Événements
Discriminations à l'encontre des femmes voilées dans l'accès à l'apprentissage
Deuxième demi-journée INEDITES
Lundi 9 décembre 2024, l’Observatoire National des Discriminations et de l’Égalité dans le Supérieur (ONDES) a organisé sa deuxième demi-journée INEDITES (Inégalités et discriminations sur le terrain de l’enseignement supérieur) à l’occasion de la sortie de son dernier rapport d’étude, qui porte sur les discriminations à l’encontre des femmes voilées dans l’accès à l’apprentissage.
Le rapport d’étude a été présenté par Yannick L’Horty, professeur d’économie et directeur de l’ONDES, et Amynata Bagayoko, étudiante en Master 2 Data Analyst à l’Université Gustave Eiffel.
L’objectif de cette étude est de mesurer les pénalités associées au port du voile sur le marché du travail français, qui correspond à un signal de forte intensité d’affiliation et de pratique religieuse pour les femmes musulmanes. La méthode utilisée est celle du test par correspondance (aussi appelé testing) et le domaine couvert est celui de l’accès à un contrat d’apprentissage pour des jeunes femmes en première année de BTS Comptabilité-Gestion, correspondant à un contrat de travail de courte durée où les discriminations devraient être a priori minorées. En mars 2024, des paires de candidates fictives, aléatoirement voilées et non voilées sur la photographie d’identité figurant sur leur CV, ont candidaté à des postes d’apprentie comptable auprès d’un échantillon aléatoire de 2000 PME parisiennes de tous secteurs d’activité. Deux candidates signalent une origine française par la consonance de leur prénom et de leur nom de famille tandis que deux autres candidates signalent une origine maghrébine, ce qui permet d’observer une éventuelle différence dans l’effet du port du voile en fonction de l’origine.
L’étude met en avant l’absence de discrimination selon l’origine des candidates. En revanche, le voile est associé à une forte pénalité dans l’accès à un contrat d’apprentissage : il augmente de 25 % la part des réponses négatives, diminue de plus de 30 % la part des réponses non-négatives et abaisse de plus de 80 % les chances de recevoir une réponse positive. L’une des conclusions de l’étude est qu’en matière de discrimination sur le marché du travail, il convient de distinguer les pénalités associées à l’origine et celles associées à la religion, qui peuvent se cumuler ou se compenser selon les situations.
La présentation de l’étude a été suivie d’une table ronde, animée par Hanane Karimi, maîtresse de conférences en sociologie (Université de Strasbourg, Laboratoire LinCS), avec la participation de :
- Émilie Bourgeat, chargée de mission Discriminations liées à l’origine et à la religion au Défenseur des Droits ;
- Assadiallo Doucoure, co-présidente de l’association Lallab ;
- Clémentine Elfasci et Zélie Héran, membres du pôle juridique de l’association SOS Racisme.
Après un rappel du cadre juridique et réglementaire concernant la laïcité sur le marché du travail, et en particulier dans le secteur privé, les différentes intervenantes sont revenues sur les résultats de l’étude et sur les liens qu’elles pouvaient faire avec leurs expériences de terrain. Elles ont également détaillé leurs différents niveaux d’action face aux discriminations dans l’accès à l’apprentissage et à l’emploi, en rappelant notamment comment effectuer des saisines et avoir recours au droit.
Journée INEDITES - Lutter contre les discriminations et les violences dans l'enseignement supérieur et la recherche
Le vendredi 20 septembre, l'ONDES a organisé sa première journée INEDITES (Inégalités et discriminations sur le terrain de l’enseignement supérieur), son nouveau format d’événements. Cette première journée, intitulée « Lutter contre les discriminations et les violences dans l’enseignement supérieur et la recherche », s'est déroulée dans l'amphithéâtre Poincaré au Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, et en ligne.
Après une introduction de Catherine Descours, référente égalité et lutte contre les VSS à France Universités, l'événement s'est déroulée en deux temps : deux présentations d'études sur les thématiques des discriminations et des violences ont été présentées, suivies d’un temps d’échange autour d’une table ronde.
La première étude, présentée par Yannick L'Horty (Université Gustave Eiffel, TEPP-ERUDITE), portait sur les discriminations dans l’accès à l’emploi dans le domaine de l’enseignement supérieur et la recherche. La mesure de ces discriminations repose sur la méthode d’un test par correspondance (appelée aussi "testing"). Dans cette étude, deux critères sont testés (le genre et l’origine) dans deux professions différentes (assistant de gestion et responsable administratif). Au total, l’étude exploite les résultats de 2 748 candidatures envoyées en 2021 et 2022 à des établissements d’enseignement supérieur et de recherche en France. Dans ce secteur particulier où les principes d’égalité et d’intégrité structurent largement l’activité, l’étude met en évidence une exposition aux discriminations selon l’origine Nord-Africaine d’une ampleur comparable à celle qui existe dans l’ensemble de la fonction publique. Elle souligne également la sensibilité des résultats à la couverture géographique retenue dans les tests mesurant l’intensité des discriminations.
Pour découvrir le rapport complet de l'étude
Diaporama de présentation de l'étude
La seconde étude, présentée par Géraldine Bozec et Laura Schuft (Université Côte d'Azur, URMIS), portait sur la dénonciation des discriminations vécues à l’université, entre silence, révélation et signalement. À partir d’une enquête quantitative et qualitative portant sur l'expérience de discriminations à l’université (auprès d'étudiant·es et de membres du personnel), ce rapport analyse les facteurs et les mécanismes qui conduisent à signaler institutionnellement les faits subis, à ne les partager que dans des cercles de proches, ou à rester dans le silence et l’isolement. L’enquête met à jour des obstacles significatifs qui entravent les démarches de signalement à l'université. Le faible nombre de signalements des discriminations et la très relative réponse institutionnelle peuvent avoir des effets délétères sur les victimes, et sur l’institution universitaire elle-même.
Pour découvrir le rapport complet de l'étude
Diaporama de présentation de l'étude
La présentation de ces deux études a été suivie d’une table ronde animée par Aude Stheneur, cheffe de projets à la CPED :
- Martin Clément, Chef de pôle Promotion de l'égalité et de l'accès aux droits, au Défenseur des Droits
- Sarah Boratav, Cheffe de projets égalité et diversité, et Elisabeth Cleme-Rousseau, Référente VSS et harcèlements à l'Université Paris-Saclay
- Béatrice Noël, Cheffe du département Défis sociétaux et environnementaux au Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche
Sélection à l'entrée en master : les effets de l'origine et de la religion
Mardi 26 mars 2024, l'ONDES a présenté les résultats du troisième volet de l’étude nationale relative aux discriminations dans l'accès aux masters. Pour cette troisième édition, l’étude s’intéresse à deux critères de discrimination : l’origine et la religion.
La présentation des résultats a été suivie d'une table ronde, avec la présence de :
- Thomas Ducados, chargé de mission vie étudiante et vie de campus à France Universités
- Déborah Lévy, chargée de mission lutte contre le racisme, l'antisémitisme, les discriminations et promotion de la laïcité, au Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche
- Marie Lobidel, responsable formation et lutte contre les discriminations à la LICRA
- Fabienne Messica, co-responsable du groupe de travail "discrimination, racisme et antisémitisme" à la Ligue des Droits de l'Homme
Présentation de l'enquête REMEDE
Le lundi 13 novembre 2023, l'ONDES et la CPED présentaient les résultats de leur enquête REMEDE (Recueil Extensif des Mesures des Établissements contre les Discriminations et pour l’Égalité).
Cette enquête, réalisée avec l'appui de France Universités et le soutien du Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, a pour objectif de réaliser un état des lieux national des actions en faveur de l'égalité mises en œuvre par les établissements d'enseignement supérieur. Elle couvre à la fois l'organisation des missions liées à l'égalité ainsi que celle des dispositifs d'écoute et de signalement des situations de violence.
Après une introduction de Marie-Cécile Naves (France Universités), Yannick L'Horty (ONDES) et Philippe Liotard (CPED) ont présenté les principaux résultats de l'enquête REMEDE.
La présentation a été suivie d'une table ronde, animée par Aude Stheneur (CPED) et avec la participation de Justine Azoze (CPED), Pascale Bourrat Housni (MESR), Déborah Lévy (France Universités) et Caroline Trotot (Vice-Présidente Égalité de l'Université Gustave Eiffel).
Retrouvez également le communiqué de presse résumant les résultats de l'enquête ainsi que les échanges de la table ronde.
Genre et orientation : de l'université à l'emploi
Le lundi 10 juillet 2023, l'ONDES organisait son deuxième événement de l'année, à l'occasion de la sortie de son dernier rapport d'étude portant sur l’orientation universitaire et les inégalités de genre sur le marché du travail.
Louis-Alexandre Erb (DARES et UGE, TEPP), qui a réalisé cette étude, a présenté les principaux résultats de celle-ci :
- Les choix d’orientation universitaire produisent des inégalités de genre sur le marché du travail. Pendant leur parcours scolaire et universitaire, les femmes et les hommes ne s’orientent pas vers les mêmes filières.
- Une fois insérées sur le marché du travail, les femmes ont des conditions d’emploi moins favorables à celles des hommes.
- Les différences de choix de spécialités expliquent plus de 70% des écarts d’accès aux emplois stables et plus de la moitié de l’écart de rémunération, en défaveur des femmes.
La présentation a été suivie d'une table ronde, avec la présence de deux chercheur·euses :
- Hélène Périvier, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques de Sciences Po ;
- Joseph Lanfranchi, maître de conférence en sciences économiques à l'Université Paris 2 Panthéon-Assas.
Pour consulter le rapport d'étude complet de l'étude.
Sélection à l'entrée en master : les effets du genre et de l'origine
Un an après la publication de l'étude nationale sur les discriminations dans l'accès en master, l'ONDES a présenté jeudi 9 mars 2023 le deuxième volet de l'étude MASTER. Pour cette deuxième édition, l'étude s'intéresse à deux critères de discrimination : le genre et l'origine.
L'événement a été introduit par Gilles Roussel, président de l'Université Gustave Eiffel, et Caroline Trotot, Vice-Présidente Égalité de l'Université.
Yannick L'Horty, directeur de l'ONDES, a ensuite présenté les résultats de l'étude "Sélection à l'entrée en master : les effets du genre et de l'origine".
La présentation a été suivie par une table ronde, en présence de représentant·es de la population étudiante et d'institutions publiques.
Participant·es à la table ronde :
Représentant·es étudiant·es
- Christopher Degorgue et Tanneguy Allaire, Vice-présidents Étudiant adjoints à l'Université Gustave Eiffel
- Romain Montbeyre, responsable de la mobilisation étudiante au sein du pôle développement au sein de l'association SOS Racisme
Représentant·es des institutions publiques
- Martin Clément, chef de pole « Discriminations, accès aux droits et observation de la société », Défenseur des Droits
- Samuel Ghilès-Meilhac, chargé de mission: laïcité, lutte contre le racisme et l’antisémitisme, Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
- Déborah Lévy, chargée de mission, France Universités
- Philippe Liotard, président de la Conférence Permanente des chargé·es de mission Égalité et Diversité (CPED)
Pour consulter le rapport d'étude complet ainsi que la synthèse de l'étude.
Le harcèlement scolaire à l'encontre des personnes LGBTQ+
28 juin 2022
A l'occasion du Mois des Fiertés, l’ONDES a publié et présenté le mardi 28 juin 2022 son nouveau rapport d’étude, portant sur le harcèlement scolaire à l'encontre des personnes LGBTQ+. L’étude a été réalisée par Mickaël Jardin, étudiant en Master 1 Data Analyst de l'IAE Gustave Eiffel.
L’événement s’est déroulé en hybride. La présentation de l’étude par Mickaël Jardin a été suivie d’une table ronde, permettant aux intervenant·es d’échanger sur les principaux résultats de l'étude ainsi que sur la thématique des LGBTIphobies dans le milieu scolaire et dans celui des études supérieures.
Participant·es à la table ronde :
Romarick Albero Martinez – Membre du Parlement étudiant de l’Université Gustave Eiffel
Maddalena Bianchi – Membre de l’association MAG Jeunes LGBT+
Laurine Chabal – Vice-présidente en charge de la lutte contre les discriminations à la FAGE (Fédération des Associations Générales Étudiantes)
Julien Hamy - Directeur de la formation, du développement et de l'animation à la fondation Le Refuge
Salomé Hocquard - Responsable des affaires sociales au bureau national de l’UNEF (Union Nationale des Étudiants de France)
Enora Lorcy – Vice-présidente étudiante à l’Université Gustave Eiffel
Rayan Saïbi – Président du CAELIF étudiant·e·s LGBT
Table ronde - Les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes à l'Université
5 avril 2022
Dans le cadre du premier Mois de l’égalité organisé par la mission Égalité de l’Université Gustave Eiffel, l’Observatoire National des Discriminations et de l’Égalité dans le Supérieur a publié et présenté son deuxième rapport d’étude, portant sur les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes à l’Université.
A cette occasion, l'ONDES a organisé une table ronde le 5 avril 2022 (accessible à distance via Zoom), avec la participation exceptionnelle de Rachel Silvera, économiste, maîtresse de conférences à l’Université Paris Nanterre et co-directrice du MAGE (groupe de recherche Marché du travail et Genre).
Cette étude s’inscrit dans le cadre du plan d’action pour l’égalité, signé et adopté par l’Université Gustave Eiffel en 2021. La réduction des écarts de rémunération entre les femmes et les hommes constitue un des axes forts de ce plan. Pour mieux comprendre ces écarts et agir efficacement pour les corriger, il fallait un diagnostic difficile à établir dans le cadre du nouvel établissement. A la demande de la mission égalité, l’ONDES a mené une étude de décomposition des rémunérations des femmes et des hommes au sein de l’établissement. L’étude a été réalisée par Rahma Bensalem dans le cadre d’un contrat d’apprentissage au sein de la direction des ressources humaines.
Cette étude est une première au sein de l’établissement. L’objectif est d’établir un diagnostic fin d’explications des écarts de rémunération entre les femmes et les hommes au sein de l’Université servant de base pour travailler aux mesures correctives.
Événement de lancement de l'ONDES
15 février 2022
Le lancement de l’Observatoire National des Discriminations et de l’Égalité (ONDES) s’est déroulé le 15 février 2022 à l’Université Gustave Eiffel et via Zoom. L’événement a été introduit par le président de l’Université Gustave Eiffel Gilles Roussel, la Vice-présidente Égalité Caroline Trotot, et l’adjointe à la Défenseure des Droits George Pau-Langevin. Yannick L’Horty a présenté le premier rapport d'étude de l'ONDES, intitulé « Discriminations dans l’accès aux master : une évaluation expérimentale ». Pascale Petit (UGE, ERUDITE et TEPP) a ensuite animé une table ronde sur la thématique des discriminations dans l’ESR auxquel·les les étudiant·es peuvent faire face.
Participant·es à la table ronde :
Venceslas Biri, vice-présidente enseignement et innovation (UGE)
Laurine Chabal, vice-présidente en charge de la lutte contre les discriminations (FAGE)
Nicolas Kanhonou, directeur de la promotion de l’égalité et de l’accès aux droits (DDD)
Virginie Laval, présidente de l’université de Poitiers (France Universités)
Enora Lorcy, vice-présidente Etudiante (UGE)
Imane Ouelhadj, vice-présidente de l’UNEF.
Replay de l'événement - vidéos :
- Introduction - George Pau Langevin (Défenseur des Droits)
- Présentation de l'ONDES
- Présentation de l'étude
- Table ronde - 1er tour de table
- Table ronde - 2ème tour de table
- Conclusion